Des amandes audoises pour faire craquer Paris

access_time Publié le 18/02/2025.

Marc Berthomieu s’en va au salon de l’Agriculture pour présenter son produit d’excellence issu des 16 hectares d’amandiers cultivés en Corbières.

Ornaisons. Village de tout juste 1000 habitants. Une porte d’entrée en Corbières balayée par les vents, dominée par les éoliennes, drainée par l’Orbieu et l’Aussou. C’est ici, sur cet historique terroir viticole, que Marc Berthomieu s’est installé. Nous sommes en 2016 et ce Narbonnais prend un virage à 180°. Il laisse ses responsabilités de directeur commercial dans la menuiserie, rachète quatre murs presque en ruine dans le coeur du village et 10 hectares de terrain non loin de là. Il redonne à la fois vie à la vieille bâtisse et à la friche agricole. D’un côté une subtile rénovation pour accueillir son logement et des gites de vacances. De l’autre 2500 amandiers plantés. L’histoire de Terre d’amandes pouvait débuter. Un beau récit qui conduit jusqu’à Paris et au salon de l’Agriculture où les amandes audoises seront en vitrine du 22 février au 2 mars.

10 hectares, 2500 amandiers

« En France, on consomme 40000 tonnes d’amandes alors qu’on en produit à peine 1000, le constat sonne comme une évidence pour Marc Berthomieu alors frais quinquagénaire. Je trouvais aberrant que l’amandier, un arbre méditerranéen, qui fait partie de notre paysage ne soit pas mis en avant au travers d’une filière et de plantations. » De la réflexion aux actes, 10 hectares sont défrichés pour accueillir 2500 amandiers. Nous sommes en 2016 et trois années plus tard, la première petite récolte permet de vendre sur les marchés de plein vent.

Sur les tables des restaurants trois étoiles

« On est vraiment parti de rien. Au début, on ne fait que de l’amande fraîche et en coques. Puis on s’est mis aux amandes grillées avec une gamme apéritive au sel de Gruissan ou aux herbes d’Occitanie. On a ensuite lancé les chouchous. » Une montée en puissance jusqu’à proposer de la bière brassée localement ou de l’huile culinaire d’amande. « C’est magnifique sur une petite salade ou avec des avocats ! », le producteur sait aussi mettre en appétit.

Une gamme qui ne cesse de s’étoffer « pour un produit exceptionnel » qui séduira, petit à petit, les grandes tables. Les amandes d’Ornaisons se retrouvent d’une façon ou d’une autre dans les cuisines de dix restaurants français triplement étoilées. Rien que ça.

8 avril 2021, la catastrophe

Une belle récompense pour Marc Berthomieu. Car le parcours n’a pas toujours été rectiligne. « 8 avril 2021. Je me souviendrai de la date toute ma vie. » Le gel du petit matin foudroie des amandes tout juste en fleurs. Et anéantit la production de l’année. « On prend un sacré coup sur la tête. J’en souris aujourd’hui mais on a vécu un sale moment. » Saison après saison, la production repart de l’avant. 6 nouveaux hectares de friche issue de l’arrachage de la vigne sont acquis. Les amandes s’écoulent sur les marchés locaux, les boutiques de producteurs, les grandes tables et une boutique en ligne. Julien, fils et trentenaire, rejoint l’aventure et prend en main l’aspect marketing. Entre autres.

4 000€ le stand au salon

Un, deux puis trois. Cette année, Terre d’amandes se rend à Paris pour la troisième fois. Un déplacement rendu attractif par la visibilité qui se dégage du stand de l’Aude. Une vitrine certes mais qui représente un véritable investissement. « Neuf jours de salon. Plus un jour pour monter et un jour pour redescendre. C’est du temps et de l’argent. Globalement, c’est une enveloppe à 8 000 €. Rien que le stand, c’est 4 000 €. Mais cela reste important de profiter de cette exposition, surtout en étant bien identifié sous la bannière de l’Aude et de celle de la marque de producteurs Pays cathare. »

« Faire partie d’un collectif »

Quel retour sur investissement pour un tel séjour parisien ? « C’est difficile à dire. Car c’est surtout positif pour l’image. On essaie de viser l’équilibre financier et on sait aujourd’hui que c’est important pour le territoire et le tourisme car beaucoup de visiteurs du salon en profitent pour choisir leur destination de vacances. C’est aussi ce qui est chouette : faire partie d’un collectif pour mettre en avant notre département et nos produits. », conclut Marc Berthomieu.

Cette année, sur le salon, Terre d’Amandes pourra parler de sa nouveauté 2025 : « Une farine sans gluten et dégraissée puisqu’on la fabrique à partir des tourteaux, ‘est à dire ce qu’il reste des amandes après l’extraction pour la fabrication de l’huile ». Une revalorisation en quelque sorte. Une nouvelle page à coup sûr.

Photo : la gamme de produits a bien évolué depuis les débuts de Marc Berthomieu. ® A.G.

Arnaud Gauthier

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