Au-delà de son aspect ludique pour les visiteurs, la réserve africaine de Sigean permet de protéger, voire maintenir, des espèces menacées d’extinction. Chaque naissance de ces animaux est donc un évènement. Récemment, la réserve a ainsi fêté l’arrivée d’un zèbre de Grévy. Dans le monde, seuls 15 zébrons de cette espèce ont vu le jour en 2024. Exceptionnel !
Des autruches à cou rouge, des gazelles de Cuvier, des talapoins du Gabon ou encore des varans à gorge noire… En 2024, la réserve africaine de Sigean a vu des naissances aussi belles que rares. Parmi elles, l’arrivée de Xmas. En tout point remarquable. Son espèce, les zébres de Grévy, est en danger de disparition. Moins de 2 000 individus sont aujourd’hui recensés sur le globe. Voir la naissance de cette zébrelle à Sigean tient donc de l’évènement mondial. Sur les 12 mois de 2024, seules 15 ont eu lieu dans le monde, dont 8 en Europe ! Et comme la nature fait bien les choses : c’est le 24 décembre que Xmas a vu le jour en terres audoises. Son nom (Noël en anglais) était tout trouvé.
Ornella, la maman, avait déjà vu le jour à Sigean
La divine naissance de Xmas a eu lieu à l’écart du public, dans un espace de 10 ha autour de l’île
des Chimpanzés. Sa mère Ornella, également née à Sigean, a ainsi mis au monde une zébrelle qui viendra renforcer un cheptel menacé par la perte de son habitat naturel et le braconnage. Sigean offre alors des conditions optimales pour satisfaire l’élevage de ces espèces menacées de disparition dans leur milieu. Cet accueil en réserve s’appelle « l’élevage conservatoire ex situ ».
Quand les autruches optent pour l’adoption entre elles !
Six bébés de l’espèce des autruches à cou rouge ont aussi vu le jour dans le parc l’année passée. Un élevage à l’histoire insolite. Jugez plutôt : en 2021, un couple d’autruches à cou rouge de la réserve pondait régulièrement mais refusait de couver. Un œuf avait alors été placé dans un nid d’autruches communes. Ces dernières l’ont alors couvé puis ont élevé l’autruchon. Une sorte d’adoption animale ! Aujourd’hui, le couple d’autruches à cou rouge qui gambade dans la réserve est donc composé de la femelle ainsi élevée en 2021. C’est le seul élevage naturel, sous la mère, en Europe.
Cinq gazelles, quatre varans et un talapoin
La réserve africaine de Sigean a été le premier parc français à reproduire la gazelle de Cuvier. Cette petite gazelle nord-africaine a la particularité de souvent connaître des naissances gémellaires. Parfait pour contribuer à l’augmentation du cheptel conservatoire dans les parcs animaliers européens. Cinq naissances ont eu lieu dans la réserve l’année écoulée.
Parmi les autres bonnes nouvelles de 2024, six chiots lycaon ont vu le jour. Là encore, l’espèce est menacée et sa reproduction en parc reste délicate. Il existe moins de cinq meutes reproductrices en Europe dont une à Sigean.
Un talapoin du Gabon et quatre varans à gorge noire sont aussi venus embellir l’état civil de la réserve africaine. Ainsi que huit canetons fuligule nyroca. La reproduction de ce canard à Sigean est notamment liée au programme de conservation polonais. Ce sont 20 jeunes fuligules (11 mâles et 9 femelles) nés dans l’Aude qui ont été relâchés début mai 2024 dans une zone humide protégée de 5 000 ha au sein de la réserve des étangs de Milicz en Pologne. Les huit canetons nés en 2024 participeront potentiellement à ce programme conservatoire.
