Une avenue en hommage au résistant narbonnais Achille Bochetto

access_time Publié le 03/12/2024.

Une nouvelle avenue a été inaugurée, ce lundi 2 décembre à Narbonne, en l’honneur d’Achille Bochetto, résistant narbonnais, membre des Francs-tireurs et partisans de l’Ariège (1920-1943).

Les travaux menés par la Ville de fin juillet 2022 à fin janvier 2023, à l’entrée du nouveau lotissement des Pléiades ont porté leurs fruits. L’ancienne route de Cuxac a ainsi laissé place à deux avenues : l’avenue Alcyone, qui court du quai d’Alsace au giratoire des Pléiades, et l’avenue Achille-Bochetto, reliant le giratoire à la rocade, inaugurée ce lundi 2 décembre.

Qui était Achille Bochetto ?

Né en 1920 à Narbonne, imprimeur rue Voltaire, Achille Bochetto est entré en Résistance dès 1940. Membre d’un réseau communiste, il est arrêté par la police pétainiste en septembre 1940 et interné dans divers camps avant de s’évader de la citadelle de Bayonne en avril 1943. Il rejoint alors les réseaux de Résistance à Toulouse, puis en Corrèze et en Ariège, participant activement à la création de maquis, dont celui de la Crouzette pour lequel il collabore avec le Vendéen Alexis Audéon, un ancien des Brigades internationales. Ces deux Résistants accompliront ensemble des missions dangereuses. Achille acheminera notamment des valises d’explosifs dérobés dans les carrières, jusqu’à Toulouse.

En juillet 1943, le triangle directionnel départemental du FNLIF décide la création d’un premier maquis armé dans le Pays d’Olmes. Il confie cette mission au Lieutenant Achille Bochetto, « Commissaire aux Effectifs », et au Capitaine Alexis Audéon, dit « René Béalix », « Commissaire aux Opérations ». Installé au Bac d’Ilhat, le maquis regroupe une dizaine de maquisards de divers horizons soutenus logistiquement par la famille Castel. Bochetto organise des missions pour renforcer leur armement.

Le 18 septembre 1943, lors de l’« Opération Valmy », le maquis attaque un poste allemand au Cap de Cambière. Malheureusement, l’opération tourne mal : les grenades artisanales échouent, et les maquisards sont pris sous un feu nourri. Audéon est tué, et Bochetto, touché à la nuque, reste paralysé. Malgré sa blessure, il se cache dans les fourrés où il est découvert le lendemain. Transporté à l’hôpital de Foix et livré aux Nazis, il subit des interrogatoires.

Évacué à Toulouse, Achille Bochetto est opéré mais il succombe à ses blessures le 24 octobre 1943, à l’âge de 23 ans, sans avoir parlé. Son sacrifice, aux côtés de figures comme Audéon, incarne la détermination des Résistants face à l’occupant (1).

Photo principale : inauguration de l’avenue, lundi 2 décembre, en présence du maire Bertrand Malquier ainsi qu’une quinzaine d’élèves du collège Mirepoix © Bernard Delmas / Ville de Narbonne.


(1) Issu du texte de GOS Paul, résident départemental de l’ANACR, membre du conseil national – sources : Claude Delpla, agréé d’Histoire, ancien correspondant du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, spécialisé dans l’histoire de la Résistance et de l’Internement.

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