Aude : un révolutionnaire nommé Barbès

access_time Publié le 13/10/2024.

Armand Barbès assis, détenu au fort de Vincennes, le 20 janvier 1849. Lithographie de Nicolas Henri Jannin, éditée par Renoust.

Barbès : les usagers du métro parisien connaissent bien cette station du 18e arrondissement. Mais que savent-ils d’Armand Barbès, militant républicain qui est allé de sociétés secrètes en incarcérations et a passé une partie de sa jeunesse dans l’Aude ? Petit point d’Histoire. 

La station de métro Barbès à Paris doit son nom à Armand Barbès, né en Guadeloupe en 1809 mais dont le père a vu le jour à Capendu. Ce médecin militaire a d’ailleurs ramené sa petite famille du côté de Carcassonne au moment de la chute de l’empire napoléonien. Républicain dans l’âme, Armand Barbès reçoit son baptême révolutionnaire au pied de la Cité. Il a alors tout jute vingt ans. L’âge de s’expatrier à Paris pour des études de Droit.

La mort de ses parents va changer le cours de sa vie. Ayant reçu un héritage conséquent, il ne ressent pas le besoin de travailler pour gagner sa vie et décide de se consacrer à son objectif premier : passer maître dans l’art de la conspiration afin de parvenir à la chute de la monarchie de Juillet, le régime en place à ce moment-là. Pour ce faire, Armand Barbès va aller de sociétés secrètes en sociétés secrètes en passant par… la case prison. 

Un coup d’état avec Auguste-Blanqui 

Son adhésion à la Société des Droits de l’Homme le conduit une première fois derrière les barreaux. Il y restera entre 1834 et 1835. A sa sortie, il fonde la Société des Vengeurs puis la Société des Familles en compagnie d’Auguste Blanqui. Arrêté et incarcéré en 1836 et amnistié un an plus tard, il décide de se mettre au vert à Carcassonne à la fois pour se faire oublier et pour fomenter de nouveaux plans. 

En 1939, en dépit d’une réticence initiale, il prépare un coup d’état avec Auguste Blanqui au nom de leur nouvelle société secrète : la Société des Saisons. Faute d’armes et de munitions suffisantes, les conspirateurs – sauf Blanqui – sont arrêtés. Armand Barbès est condamné à la peine de mort mais obtient la grâce à la suite d’une intervention d’un certain Victor-Hugo. 

Ephémère député

A sa sortie de prison, huit ans plus tard, Barbès et Blanqui sont brouillés. Et même opposés lorsqu’Armand Barbès crée le Club de la Révolution pour contrer la Société Centrale Révolutionnaire d’Auguste Blanqui. Les deux hommes en arrivent à se détester au grand jour. Ayant opté pour des positions plus modérées, Armand Barbès est élu à l’assemblée constituante en avrll 1848. Situé à l’extrême gauche de l’hémicycle, il représente le département de l’Aude. Pas pour très longtemps car, un mois plus tard, lorsqu’une manifestation en pleine assemblée dégénère en insurrection, il se range derrière les émeutiers et les invite à marcher vers l’Hôtel de Ville. 

Chassez le naturel et il revient au galop. Arrêté par la Garde nationale, l’éphémère député est condamné cette fois à la déportation. Les chefs d’inculpation : double attentat ayant eu pour but de renverser le gouvernement et incitation à la guerre civile. Alors qu’il purge une peine de prison à vie, Armand Barbès est libéré par Napoléon III en 1854. Mais il ne reviendra plus jamais en France. Exilé aux Pays-Bas, le «Bayard de la démocratie» rend son dernier souffle en 1870. Il est inhumé au domaine privé de Fourtou, à Villalier. 

Notre correspondant local

Tombeau d’Armand Barbès à Villalier, dans le nord de l’Aude © Tooony / Wikimedia Commons.

Dessin principal : Armand Barbès assis, détenu au fort de Vincennes, le 20 janvier 1849. Lithographie de Nicolas Henri Jannin, éditée par Renoust.

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