Lézignan : écoliers et collégiens apprennent leurs futurs métiers sous la houlette de retraités

access_time Publié le 07/10/2024.

L’association L’Outil en main met en relation les écoliers et collégiens avec des professionnels à la retraite qui partagent leur précieuse expérience à l’occasion d’ateliers hebdomadaires hébergés par les centres de formation locaux, à Lézignan-Corbières. Le président Bernard Amilhat explique la philosophie du dispositif qui connaît un franc succès.

Partager le savoir et le savoir-faire, est-ce une vocation chez les artisans ?
Les artisans partagent leur savoir-faire avec les jeunes générations, perpétuant ainsi l’enseignement qu’ils ont eux-mêmes reçu. Cela marque l’épanouissement mutuel de deux générations où le passé et l’avenir se croisent, les anciens devenant les architectes de l’avenir. Nous sommes un véritable laboratoire d’innovations sociales et sociétales.

Y a-t-il une forte demande ?
Le concept de l’Outil en main connaît un véritable succès auprès des jeunes. Nous répondons à une demande grandissante, la liste d’attente ne cesse de s’allonger.

Quel est l’âge des participants à ces ateliers ?
Nous nous adressons à des jeunes de 9 à 15 ans. Nous nous situons en amont de leur période d’orientation qu’ils pourront effectuer en connaissance de cause, c’est pour cela que notre action s’adresse à cette tranche d’âge.  

« Certains métiers sont idéalisés tandis que d’autres sont caricaturés » 

Bernard Amilhat

Avez-vous créé des vocations à travers ces ateliers ?
Les retours d’expérience, observés au sein de l’association, montrent que le pourcentage de jeunes qui au terme de leur passage dans nos ateliers, se tournent vers de tels métiers varie entre 50 et 55 % d’entre eux.

Des jeunes avaient-ils des idées préconçues sur certains métiers ?
Il est clair que certains métiers sont idéalisés tandis que d’autres sont caricaturés. Pour que ce parcours d’initiation soit le plus bénéfique, les jeunes explorent successivement les différents ateliers et professions offerts par l’association, sans pouvoir en favoriser un en particulier.

Certains métiers ont-ils plus la cote que d’autres ?
L’intérêt croissant pour les métiers de bouche est indéniable. Il est clair que certaines émissions de télévision ont contribué à ce phénomène.

Les métiers manuels sont-ils plus reconnus aujourd’hui ?
Au cours des dernières années, les métiers manuels ont connu une revalorisation notable. Longtemps perçus comme des professions secondaires ou peu prestigieuses, ils sont désormais reconnus pour leur importance fondamentale dans l’économie et la société.

L’appel à bénévoles, c’est la rançon de la gloire pour l’association ?
Pour répondre à la demande croissante des jeunes, il est essentiel de  renforcer nos équipes en recrutant des « gens de Métier ». En effet, devant l’afflux de jeunes motivés et désireux d’apprendre, Il est important d’attirer des professionnels désireux de partager leur expérience professionnelle et motivés à transmettre. Pour ce faire, il est crucial de séduire des « gens de Métier » dotés d’une solide expertise dans leurs domaines.

Le partenariat avec les centres de formation est-il essentiel au dispositif ?
Oui, il est crucial pour le dispositif. Ces centres tiennent un rôle essentiel car ils proposent des ateliers adaptés et sécurisés, répondant aux exigences du programme. De plus, cette collaboration garantit un suivi de qualité.

Pour les retraités des métiers que représentent ces moments passés lors des ateliers ?
Pour les artisans à la retraite, les ateliers représentent bien plus qu’un loisir. Ils offrent une opportunité précieuse de socialisation, de préservation de liens sociaux forts et de partage d’expériences de vie. Les ateliers contribuent à maintenir une activité intellectuelle, physique ou créative, essentielle pour lutter contre l’isolement et préserver leur autonomie et leur bien-être. Ils offrent également un espace d’échange où les retraités peuvent partager leur savoir-faire et leur expertise, tout en découvrant de nouveaux centres d’intérêt. Ces moments sont donc vitaux pour leur épanouissement personnel et renforcent leur sentiment d’utilité, même après leur carrière professionnelle.

Propos recueillis par notre correspondant local

Un bilan "positif"
Après sept ans d'existence, "le bilan de l'association peut être qualifié de positif sur plusieurs fronts", juge Bernard Amilhat. "L'Outil en Main a efficacement atteint ses objectifs en impactant un grand nombre de bénéficiaires, par le biais d'actions sociales ou éducatives. Les retours positifs des membres et des bénéficiaires témoignent de la pertinence et de l'efficacité de nos projets.
Au cours des sept dernières années, l'association a acquis une notoriété et une crédibilité croissantes"
, souligne-t-il. Et de conclure : "Nous avons transformé chaque défi en une occasion d'apprendre."
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