« Notre fromage est fabriqué de manière ancestrale »

access_time Publié le 08/09/2024.

© Arnaud Späni

Des chèvres en liberté, un fromage primé et une passion familiale : bienvenue au Gaec du Soustrobe chez Isabelle Gabelle et ses enfants, Virginie et Thomas dans la Haute-Vallée, à Brugairoles.

En 1989, vous avez pris la suite de vos parents au sein de cette ferme familiale. Etait-ce votre projet de vie ? 

Non, ce n’était pas mon projet de vie. Je souhaitais être prof de sport à ce moment-là mais l’exploitation était en difficulté financièrement et mes parents avaient besoin de moi pour vendre les fromages. Au final, je ne l’ai jamais regretté.

Aujourd’hui, vos enfants sont à vos côtés. C’était quelque chose qui s’imposait à eux ? 

Ma fille oui, elle a toujours souhaité faire ce métier. Mon fils non. il est venu sur l’exploitation après que je l’ai sollicité à la suite de plusieurs interventions chirurgicales que j’ai dû subir. 

Travailler en famille, ça n’a que des avantages ? 

Non, car il est très difficile pour chacun de trouver sa place. 

Travailler à la ferme, est-ce faire une croix sur une vie “normale” ? 

Oui, car dès que l’on a des animaux, surtout « en lait », c’est du H 24. Il est difficile d’avoir une vie de famille normale. 

Vous ne concevez pas votre élevage autrement qu’avec vos cent chèvres évoluées en liberté ? 

Nous ne souhaitions pas avoir les chèvres dans une structure ou elles seraient enfermées toute la journée et en souffrance. Elles ont besoin de parcours : c’est vital pour elles. Chez nous, la plus vieille chèvre a atteint 18 ans. On les garde en moyenne une dizaine d’années, contrairement aux industriels qui eux les ont pour trois-quatre ans maximum.

L’IGP, ça a été un tournant pour vous ? 

En effet, c’est une indication qui est très importante pour nous producteurs car elle prouve bien au consommateur l’origine des produits. Il y a tellement de différentes appellations que le consommateur s’y perd. L’IPG est très localisée.

Qu’a représenté pour vous l’obtention de la médaille d’or des tommes de chèvres des Pyrénées ? 

Une belle récompense de tout le travail que nous fournissons afin de produire des fromages de qualité pour nos clients.

Comment est fabriqué le fromage ? 

De façon ancestrale : moulé à la louche, avec les recettes de mes ancêtres et quelques petites touches personnelles. 

Etre labelisé Pays Cathare, c’est important à vos yeux ? 

Oui. Cette appellation, qui est reconnue dans notre région, a son importance au regard de l’histoire du pays cathare et de la qualité des produits qu’elle sélectionne.

Vous avez partagé votre travail et votre passion avec le public. 

Nous recevons nos clients à la ferme le matin  et faisons partie du réseau «de ferme en ferme» où nous expliquons notre métier et les difficultés des agriculteurs. 

Que peut-on vous souhaiter ? 

Que l’on puisse vivre de notre beau métier, et ne pas finir aux « Forges de Pyrène »… 

Photos : © Arnaud Späni.

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