Les grottes sont nombreuses dans la magnifique massif de la Clape. La plus connue, mais pas la plus facile à trouver, est la grotte de la Vierge de Cruque.
Quand on n’a que de vieux souvenirs d’enfance en guise de repère, il est préférable de se munir des outils actuels une fois la voiture garée à l’ombre du petit parking de Moujan. Avant d’attaquer les chemins de terre de l’immense massif de la Clape, un petit coup d’œil au GPS s’impose. Parce que, justement, les chemins sont nombreux comme les parcelles de vignes et la végétation pour le moins dense. Dans ces conditions, trouver une grotte précise relève de la gageure. En marchant une bonne petite demi-heure sous les encouragements des cigales et en suivant scrupuleusement les indications, on finit par se frayer un chemin – parfois laborieusement – qui mène à une clairière.
C’est là que plus haut, trône à l’entrée d’une cavité supérieure la fameuse vierge. Elle semble veiller sur les lieux. L’accès à la grotte elle-même se fait par le biais d’un accès périlleux. Dans la pénombre, on y découvre des petits autels improvisés, des statuettes de vierges, des bougies, des inscriptions. L’endroit est mystique et il est presque devenu un lieu de pèlerinages pour ceux qui ont la foi et la capacité d’y monter. Il éveille en tout cas la curiosité. Que fait cette vierge au beau milieu de la Clape ?
En guise de reconnaisssance
Pour trouver l’explication à cette présence incongrue, il faut remonter à l’an 1900 (ou des poussières) et au drame qui frappe la famille Braquilanges, propriétaire de Château de Moujan. Le fils vient de tomber malade. Le diagnostic est sans appel : il est atteint de tuberculose. Le médecin l’envoie se faire soigner dans un ancien sanatorium situé dans le Haut-Minervois. Pendant ce temps, folle d’inquiétude, sa mère s’en remet à la religion. Elle prie et implore la vierge de guérir son fils. Ce dernier finit par recouvrer la santé et rentrer au domaine de Moujan.
Reconnaissante, Mme Braquilanges décidé, en 1911, de faire ériger une statue de la vierge. Cent-treize ans plus tard, mains jointes et yeux levés vers le ciel, elle domine toujours le sentier éponyme. On l’appelle la Vierge de Cruque, symbole d’une belle histoire d’amour entre humanité et divinité. Un symbole protégé par la végétation.
Notre correspondant local
Photo : La Vierge de Cruque © Paul Simorre.