Un film réalisé par Freddy Mouchard dans les montagnes ariégeoises, où ce dernier interprète également un rôle. Une production pour mettre en lumière l’histoire tourmentée des Cathares.
« Ce film est né d’une envie de faire connaître autrement la tradition cathare, témoignait Freddy Mouchard. Le point de vue contemporain de ce film est une proposition pour aborder la démarche philosophique des Cathares. Il interroge la place de l’individu, et ses responsabilités personnelles. L’aspect spirituel est assumé en tant qu’outil d’éveil et de libération. »
Ils tiennent une place prépondérante dans le récit, les décors sont parfois historiques et jouent le rôle de témoins. Véritables parties prenantes de la narration, le choix des lieux de tournage fut déterminant, dans ce voyage intimement lié à la nature et aux saisons qui entre en résonance avec les éléments.
Château de Montségur, châteaux cathares, de Quéribus, forêt de Nébias, massif de Tabe, massif du Montcalm, sommet du Soularac, Lavelanet, des lieux de tournage situés dans l’Ariège, l’Aude, la Vienne ou encore Paris.
Un film qui se compose sur plusieurs temporalités, voulues par le réalisateur afin de faire perdre aux spectateurs leurs points de repères. « Par rapport à la démarche spirituelle intérieure, il était important d’avoir plusieurs plans de lectures simultanés pour montrer que les aspects informationnels, psychologiques et émotionnels sont hors de l’espace et du temps. »
Rappel du contexte historique
An mil, Europe occidentale. Des tendances chrétiennes différentes de celles enseignées par l’église romaine vont apparaître, en particulier dans le sud de la France. Des mouvements « pré-cathares », hommes, femmes, laïcs et religieux confondus qui forment progressivement un schisme, s’éloignant de la doctrine principale du christianisme.
Ce qui donnera le « catharisme » était à l’origine un paléo-christianisme dépouillé, à des décennies des conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381), qui établiront progressivement les bases de ce qui deviendrait le catholicisme. Pour rappel, le monde chrétien est globalement divisé en deux depuis le schisme de 1054, les Latins catholiques à l’ouest, et les Grecs orthodoxes à l’est.
Face aux évolutions multiples de la Foi chrétienne, les pratiques elles aussi tendent à « varier » d’une région à l’autre. Dans le Midi, les germes du catharisme apparaissent officiellement au début du XIe siècle. En 1167 se tient un concile cathare à St-Felix de Caraman à proximité de Toulouse, regroupant plusieurs représentants de communautés religieuses diverses. Dans le Languedoc, ce mouvement cathare des « parfaits » ne va faire que s’accroître.
Le « catharisme » la lutte de Dieu contre Satan
Les cathares considèrent qu’il existe deux principes supérieurs : le bon dont Dieu est l’incarnation, et à l’inverse, le mal par l’intermédiaire de Satan. La spiritualité cathare considère que la création du monde est imparfaite et qu’elle relève du mal. Les cathares doivent donc s’extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu, à travers une vie de pauvreté et de renoncement pour atteindre une perfection spirituelle et morale.
Ainsi, Guillaume, le personnage principal incarné par Freddy Mouchard, cherche à comprendre ce qu’il s’est passé dans cette région des Pyrénées au XIIIe siècle lors des croisades contre les Cathares. Au fur et à mesure de son voyage à travers les montagnes et les châteaux cathares, ses lectures et randonnées le plongent progressivement dans des mémoires du Moyen Âge, faisant s’articuler différents espaces-temps.
« Réconciliation » le titre du film, comme le « consolamentum » des Cathares, un rituel visant à réconcilier la part sacrée et divine de l’homme avec son corps incarné.