Le mercredi 28 février se tenait en préfecture la réunion plénière de la commission de surendettement de la Banque de France.
Présidée par le Préfet de l’Aude, Christian Pouget (au centre), animée par Anne Morize, directrice de la Banque de France, et Serge Arnault directeur adjoint, la réunion plénière de la commission de surrendettement mettait en exergue les difficultés économiques globales auxquelles sont confrontés les Audois.
La commission de surendettement de l’Aude est toujours présidée par le préfet de département ou ses représentants et dont le secrétariat est assuré par la Banque de France, réunit une fois par mois :
– le directeur départemental des finances publiques ou ses représentants ;
– le directeur départemental de la Banque de France ou son adjoint ;
– un représentant des créanciers et établissements de crédit ;
– un représentant des associations familiales ou de consommateurs ;
– une personne qualifiée en économique sociale et familiale ;
– une personne qualifiée dans le domaine juridique.
845 dossiers de surendettement déposés en 2023 dans l’Aude
En 2023, le nombre de dossiers déposés auprès des commissions de surendettement du département de l’Aude s’élève à 845, soit une progression de 2,8% par rapport à 2022. Une tendance toutefois moindre par rapport à celle observée au niveau régional (+10%) et au niveau national (+8%).
Dans l’Aude, le niveau des dépôts de 2023 reste néanmoins inférieur de 7% à celui de 2019 (921 dossiers déposés), année de référence (en période de prépandémie).
Le taux d’endettement des ménages surendettés
L’endettement contracté par l’ensemble des ménages surendettés du département de l’Aude s’établit à 27 millions d’euros. Il se répartit de la manière suivante :
1. 42% sont des dettes à la consommation ;
2. 28% sont des dettes immobilières ;
3. 30% sont des dettes de charges courantes et autres dettes.
L’endettement moyen des Audois se chiffrait à 37 000€ en moyenne. 52% des personnes en situation de surendettement sont des femmes, les 35 à 54 ans sont les plus endettés. 45% des dossiers sont constitués par des chômeurs, locataires pour l’immense majorité.
L’endettement médian hors immobilier des ménages surendettés s’établit à 15 260€, contre 16 396€ en Occitanie et 16 898€ en France métropolitaine.
A noter que pour 2024, la tendance serait encore à la hausse.
8 millions d’euros d’effacement de dettes en 2023
24,6% du montant total des dettes des dossiers clos ont donné lieu à un effacement de dettes, total ou partiel, contre 25% en Occitanie et 24,9% en France métropolitaine.
Le montant effacé moyen par dossier est de 17 354€ dans l’Aude contre 18 885€ en Occitanie et 19 745€ en France métropolitaine en France métropolitaine.
Le département de l’Aude compte 263 dépôts de dossiers de surendettement pour 100 000 habitants en 2023. La région en compte 214. La France métropolitaine compte 223 dépôts de dossiers de surendettement pour 100 000 habitants de 15 ans et plus.
L’Aude : un département au contexte économique difficile
En termes de chômage, l’Aude se situe au 13e rang régional d’Occitanie avec un taux qui atteint les 9,9%. Un taux de pauvreté dans le département qui atteint les 20% contre 16% en moyenne dans la région Occitanie, et 14% au niveau national.
Avec un salaire horaire de 13,24€ en moyenne, l’Aude fait office de mauvais élève, se classant avant-dernier au niveau régional. A titre de comparaison, en première position la Haute-Garonne culmine à 17,17€.
A noter que dans le département de l’Aude, la Banque de France a mis en place :
– des services d’inclusion financière pour informer, orienter et accompagner les personnes rencontrant des difficultés financières.
– un conseil départemental de l’inclusion financière (CDIF) qui, sous la présidence du directeur départemental de la Banque de France, vise à mieux connaître et faire connaître les dispositifs d’inclusion financière au sein du département, à diffuser le résultat des travaux de l’Observatoire de l’inclusion bancaire au sein des territoires et à capter les préoccupations et les attentes en matière d’inclusion financière. 10 à 15 personnes, prioritairement des praticiens et des représentants des secteurs bancaire, associatif et institutionnel y siègent.
(Ph. L’Echo)