Ornithologue depuis plus de trente ans, Dominique Clément a créé l’association Aude Nature il y a dix-sept ans maintenant. Spécialisée dans le domaine ornithologique, elle a pour objectif d’œuvrer à la préservation de l’environnement, notamment via l’amélioration de la connaissance, la sensibilisation, la protection de la biodiversité et la restauration de milieux.
Au bout de dix-sept ans, pensez-vous que l’association a été fidèle aux objectifs qu’elle s’était fixée ?
Largement et même plus.
Aude Nature est-elle complémentaire d’autres structures comme la LPO ou encore Natura 2000 ou le PNR ?
Complémentaire de la LPO, oui. Le Parc Naturel Régional possède de bons techniciens mais très peu de naturalistes. Pour ce qui est de Natura 2000, il s’agit d’un dispositif européen et non d’une structure.
Le patrimoine naturel audois est-il d’une grande richesse ?
Effectivement c’est un des deux ou trois départements les plus riches en terme de biodiversité et ce au niveau national.
En quoi est-il menacé à votre sens : pollution, sécheresse, réchauffement climatique ?
Tous ces éléments que vous citez ainsi que le tourisme et la surfréquentation des sites sensibles. En particulier en période de reproduction.
Quelles actions notoires a pu mener Aude Nature depuis sa création ?
On peut citer la connaissance de la biodiversité ornithologique audoise, la découverte de nouvelles espèces nicheuses, le suivi des espèces patrimoniales en collaboration avec d’autres structures comme la LPO Aude, le CEN du Languedoc-Roussillon.
Quelles sont les visites guidées proposées pour le grand public ?
Nous avons un grand panel de sorties grand public ou scolaires. Plus de cinquante par an.
« Des espèces ont disparu »
On dit qu’il y a de moins en moins d’oiseaux. Est-ce un constat alarmant que vous partager au regard de vos observations ?
Largement. Des espèces ont disparu, d’autres diminuent mais d’autres se portent bien comme les Cigognes blanches.
Le faune a-t-elle été victime collatérale de l’arrachage des platanes le long du Canal du Midi ?
Forcément quand on parle des espèces cavernicoles. Mais VNF a permis à des associations ou BE (Aude Nature, LPO, GCLR, Biotope) d’installer des nichoirs artificiels pour compenser la perte des platanes. C’est une initiative qui semble fonctionner.
Quels sont les projets à venir qui vous tienne à cœur ?
La gestion du site des anciens salins de Campignol sur Gruissan pour la reproduction des laro limicoles. Puis la réalisation du PDG en 2023 avec des actions en faveur de la biodiversité.
Contact : aude-nature.com et aude.nature@hotmail.com
Les photos :
1) La Cigogne blanche (ph. tête de page) est un oiseau emblématique de l’Aude. Rare il y a une quarantaine d’années, aujourd’hui plus de 10 000 oiseaux migrent par l’Aude, en particulier le littoral.
2) Le Rollier d’Europe est un des joyaux de l’avifaune audoise. Essentiellement méridional, ce visiteur de l’été niche dans différentes cavités en particulier les arbres. (Photos Jean Luc Guillemenet).
Comment s’investir ?
Aude Nature organise chaque année différentes actions. Certains « chantiers » sont récurrents tels que les campagnes de suivi de la migration au printemps. D’autres sont ponctuels mais tout aussi passionnants : la campagne de nettoyage de l’Ancien Salin de Campignol ou a pose de nichoirs. En rejoignant l’association, on peut aussi devenir rapatrieur d’oiseaux en détresse.
