Déjà la 24e édition d’assises visant à faire le point et développer l’offre touristique dans le département. A travers un slogan qui résume bien la situation : l’Aude une destination de savoir-faire et des atouts à faire-savoir.
C’est Henri Martin le maire de la commune de Port-La Nouvelle qui le premier a « ouvert le bal » au Théâtre de la Mer. L’occasion de mettre en avant les atouts de la station balnéaire concernant son attractivité, notamment économique avec le projet de grand port, mais aussi touristique avec ses plages plébiscitées durant la saison estivale. L’occasion également de rappeler que Port-La Nouvelle avait accueilli les premières éoliennes de France, c’était en 1991.
Didier Aldebert a ensuite enchaîné au pupitre. Le président de l’agence de développement touristique de l’Aude (ADT) a évoqué les caractéristiques économiques du département et ses atouts à faire valoir. Artisanat local, gastronomie, viticulture, la valorisation du « made in France » figure parmi les priorités d’actions de l’ADT, qui a comptabilisé 15 millions de visiteurs dans le département, soit une augmentation de 30% en l’espace de sept ans.
Hadrien Pujol, vice-président de la CCI Aude, a rappelé que le tourisme était également une affaire de mise en valeur du patrimoine culturel. Un potentiel de découverte touristique autour de l’humain, et une économie de valeur à entretenir, notamment dans la préservation des savoirs-faire artisanaux, à rendre accessible au plus grand nombre.
L’Aude a retrouvé ses standards avant-covid
Nadine Darson Beretta, directrice de l’ADT et Jean Pinard, directeur du comité régional du toursime et des loisirs Occitanie (CRTL) étaient les premiers invités à participer au premier débat concernant l’état des lieux de l’activité touristique du département. Chiffres à l’appui, c’est Jean Pinard qui s’est exprimé en premier lieu.
« La région comptabilise 220 millions de nuitées en 2022, 45% à caractère marchand, 55% à caractère non marchand. La clientèle française a augmenté de 25%, une augmentation globale de 18% par rapport à 2019. » Le directeur du CTRL a part la suite évoqué les changements de modèle à venir pour s’adapter.
Notamment l’évolution des moyens de transport. Le train régional à 1€ constitue d’ailleurs un atout en particulier pour le littoral : « le nombre de clients qui prendraient le train jusqu’à la Méditerranée serait potentiellement multiplié par cinq. L’idée est également de voyager moins souvent et moins loin afin de préserver l’environnement, finis les billets d’avions à 10€, il faut privilégier les déplacements éco-responsables. »
Nadine Darson Meretta précisait : « L’Aude compte 19 millions de nuitées entre janvier et octobre. Des problématiques se posent sur la question de la ressource en eau. Les sites de baignades naturelles sont également pris d’assaut avec les vagues de canicule successives. La sur-fréquentation à certains endroits est facteur de problèmes qu’il faudra anticiper. »
Des pistes pour améliorer l’offre touristique
Jean Pinard rebondissait en avançant certaines pistes de réflexions : « La question des vacances scolaires d’été notamment. Quand on voit qu’elles commencent un mardi soir et s’arrêtent un jeudi matin, ce sont deux semaines potentielles de perdues pour le tourisme. Difficile de réserver ou de prévoir sur des semaines tronquées. »
Le directeur du CTRL évoquait également un autre thème : « La question du temps passé devant les écrans nous interpellent également. Les Français y passent 66% de leur temps libre, c’est deux fois plus qu’avant les confinements. »
Dans la continuité, des représentants de l’association Entreprise et Découverte sont intervenus pour présenter leur étude relative au tourisme industriel et de savoir-faire. L’occasion d’apprendre que dans l’Aude, 18 entreprises font découvrir « les coulisses » de fabrication. Les 2/3 concernent l’agroalimentaire ou la viticulture, 17% concernent les métiers d’art et 5% l’industrie textile.
Une expérience de découverte des procédés de fabrication qui est unique à la France. Ailleurs, ce sont les musées d’entreprises qui sont privilégiés. Dans l’Hexagone, on préfère faire visiter directement les installations en elles-mêmes, sans passer par une mise en vitrine artificielle.
En conclusion, Jean-Marc Thibault, responsable tourisme à L’Oulibo à Bize-Minervois, Gérard Semat de la Maison Escudier à Castelnaudary ainsi qu’André Durand du Moulin à Papier de Brousses-et-Villaret (tous sur la première photo) sont revenus sur leurs expériences en tant qu’entreprises déjà engagées dans le tourisme de savoir-faire.