Lumière sur : Sandra Lora, membre de la SPA de Port-La Nouvelle

access_time Publié le 28/09/2022.

Cette semaine c’est un portrait bien particulier qui sera proposé à nos lecteurs. Celui de Sandra Lora (à droite sur la photo), agente de la SPA de Port-La Nouvelle qui contribue au quotidien à accueillir de nouveaux pensionnaires, afin de leur retrouver une famille. C’est aussi elle qui nous transmet chaque semaine le portrait d’un membre de son refuge, à travers notre rubrique « Aide à l’adoption ». C’est pourquoi nous voulions mettre en lumière Sandra et son activité, qui s’avèrent plus que jamais indispensables.

Fiche technique :

Nom / prénom, âge :
Lora Sandra, 36 ans

Entreprise / secteur d’activités :
Société Protectrice des Animaux

Sandra, pouvez-vous résumer votre parcours jusqu’à la SPA de Port-La Nouvelle ?

Alors bonjour à tous, je m’appelle donc Sandra, je suis originaire de Meaux, en Seine-et-Marne. Je vis aujourd’hui au Barcarès. J’ai connu plusieurs différents métiers dans mon parcours, j’ai travaillé notamment dans une écurie. J’ai toujours eu cet attachement, cette fibre envers les animaux. Après quelques années, je me suis engagée en tant que bénévole au sein du refuge SPA de Port-La Nouvelle, c’était en 2020. Puis un contrat s’est libéré et j’ai pu en bénéficier.

A quoi ressemble une journée type quand on est agent à la SPA ?

Cela peut être très différent d’un refuge à l’autre, il faut savoir qu’ici à Port-La Nouvelle, on accueille évidemment de nouveaux arrivants quand des places sont disponibles, mais on travaille également à l’éducation/rééducation des animaux qu’on nous ramène. On travaille presque exclusivement avec des chiens.

Au sein du refuge SPA de Port-La Nouvelle, on a la réputation de pouvoir particulièrement bien gérer les cas difficiles. Les animaux qui nous sont laissés sont la plupart du temps de gros chiens, dont les maîtres n’ont pas pu ou su correctement s’occuper. Il peut même y avoir des animaux maltraités qui ont développé de la crainte envers l’être humain.

Nous essayons de résoudre ces problèmes de comportement, afin de pouvoir les rendre à nouveau dociles et leur permettre de retrouver une famille qui pourra bien s’en occuper. Il faut savoir que dans l’immense majorité des cas, les problèmes ne viennent pas des animaux, mais de la manière dont ils ont été traités. On le voit ici, en prenant le temps de s’occuper d’eux, de les habituer à notre présence, d’établir une relation de confiance avec l’animal, les changements peuvent être extraordinaires.

« Nettoyage des enclos sept jours sur sept »

Sinon pour en revenir à la question, pour nous une journée-type c’est : arrivée à 8h, on nettoie les box de chacun des chiens, leur enclos, leur gamelle. Et ça sept jours sur sept. On a un système de rotation pour pouvoir vider certains box, afin de ne pas avoir tous les chiens regroupés dans un seul même endroit, puis on passe aux blocs suivants.

Ensuite on nettoie le parc de détente, les seaux d’eau sont nettoyés avec du dégraissant tout comme les gamelles. On fait en parallèle la lessive pour leur linge, on leur fait prendre leurs médicaments pour ceux qui sont concernés, puis on commence à préparer la tambouille.

L’après-midi à partir de 14/15h, on procède à leur « enrichissement », on essaie de les éduquer au goût à travers différents aliments, voir ce qu’ils aiment et ce qu’ils aiment moins, jambon, poulet ou un peu de fromage par exemple. On leur fait faire des balades pour qu’ils se dépensent, on procède également à des « mariages ». C’est-à-dire qu’on essaie de créer des binômes pour voir s’ils peuvent cohabiter au sein du même enclos, sans se mettre en danger mutuellement.

Enfin, vers 17/18h, on procède à nouveau au nettoyage des box, pour qu’aucun chien ne passe la nuit dans un enclos sale. On remet ainsi un coup de propre s’il le faut. On vérifie également, quand le froid est là, que les animaux aient leur manteau, parce que chaque enclos n’est pas hermétique. Ce sont des manteaux que nous confectionnons ou que les bénévoles confectionnent eux-mêmes et nous envoient à travers des colis.

Quels sont vos rapports envers les personnes qui viennent adopter ou vous laisser des animaux ? Comment ça se passe concrètement ?

Dans l’ensemble, le comportement des gens envers nous est plutôt bienveillant. Après, on assiste parfois à des choses qui nous font mal au cœur de la part de certains maîtres. Il faut savoir que lorsque quelqu’un vient nous voir pour adopter, la personne ne repart jamais avec un animal lors du premier rendez-vous.

On établit le profil de la personne à travers un questionnaire. Et si nous estimons que le profil est bon, on peut aller plus loin dans le processus, notamment en faisant rencontrer des animaux au demandeur. On évite au maximum de mettre les chiens en contact avec les nouveaux venus trop rapidement. Pour ne pas perturber les animaux qui ne sont habitués qu’à notre présence.

On teste également l’engagement des personnes qui cherchent des animaux. On s’assure que ce n’est pas un coup de tête passager ou un caprice du moment, afin qu’on ne nous ramène pas les chiens quelques semaines après. On est parfois confrontés à des personnes qui se comportent comme s’ils étaient « clients » et qui ont l’impression de nous rendre service. Ils nous menacent d’aller voir ailleurs si on ne répond pas à leurs demandes.

« Notre préoccupation, c’est le bien-être des animaux avant toute chose »

Mais on ne se laisse pas faire évidemment. On leur explique que nous ne sommes pas dans une logique commerciale, notre préoccupation c’est le bien-être des animaux avant toute chose. S’ils veulent aller ailleurs, cela ne nous impacte aucunement. Malheureusement, ce genre de comportement est souvent révélateur.

Puis on insiste sur le fait qu’un animal, ce n’est pas un meuble qu’on laisse dans un coin. Il vous apportera beaucoup d’amour, pendant de nombreuses années, mais il faudra assumer de pouvoir s’en occuper et, surtout, de bien s’en occuper. C’est un investissement, en temps, en argent, mais qui en vaut largement la peine quand on voit ce qu’ils nous apportent au quotidien.

Parallèlement, quand on nous laisse des animaux, il ne suffit pas de venir et de laisser l’animal devant le refuge. On nous contacte au préalable pour savoir si nous avons des places, si nous sommes en mesure d’accueillir de nouveaux arrivants. Nos places sont limitées à une trentaine. En général, ce sont des gros chiens qu’on nous ramène car c’est ceux qui nécessitent le plus d’ « entretien ».

De gauche à droite : Sylvie Villain, Anaëlle Rougé et Sandra Lora, toutes trois œuvrent au quotidien au bien-être de leurs pensionnaires, dans l’attente de leur retrouver une famille.

On sort de la période estivale qui est réputée pour être la plus terrible en terme d’abandons ? Vous confirmez cette tendance à Port-La Nouvelle ?

Absolument. La France est le premier pays d’Europe en terme d’abandons. Et chaque année nous battons notre propre record. Concernant le refuge de Port-La Nouvelle, l’été on reçoit environ une quinzaine de mails par jour, treize concernent des abandons. Ils sont donc inscrits sur liste d’attente.

En France, l’achat d’animaux est relativement facile, on n’a besoin d’aucun justificatif ou presque. On peut acheter un chien, un chat ou même un cheval sans aucune restriction ou contre-indication. Pour faire le parallèle, en Suisse par exemple, l’achat d’un chien est conditionné à l’exécution de stages obligatoires de dressage.

On essaye de faire au mieux avec nos moyens, on fonctionne à quatre sur la SPA de Port-La Nouvelle. Mais il est clair que l’été est une période vraiment difficile, entre les gens qui profitent des départs en vacances pour abandonner leur chiens, et ceux qui nous les amènent voire ramènent.

On a vraiment l’impression que ce métier nécessite un engagement très particulier.

C’est bien plus qu’un métier, c’est un métier de passion. Il ne faut avoir aucune limite en l’amour qu’on peut apporter à ces animaux qui ont pour la plupart été abandonnés ou meurtris par la vie eux aussi. C’est à la fois physique mais aussi moral avec ce à quoi on assiste parfois. Il se peut que l’on doive émettre des signalements sur des propriétaires dont les animaux portent des marques de mauvais traitement.

Il peut arriver qu’on reste plusieurs heures après la fin de notre service pour que tout soit nickel pour le lendemain, ou qu’on prenne le temps pour les adoptants ou en fonction de la situation. Pour le bien-être de nos animaux tout simplement. Il est clair qu’on ne peut pas faire ça si on n’aime pas ce qu’on fait.

Lorsque je travaillais en écurie, le propriétaire d’un cheval ne pouvait plus s’en occuper. Et comme nous avions établi une relation de confiance et qu’il s’apprêtait à déménager, il m’a proposé de me transmettre l’animal pour un euro symbolique. C’était une vraie marque de confiance mais aussi une responsabilité énorme. J’ai pris quelques jours pour peser le pour et le contre, et au final je me suis lancée.

J’avoue avoir beaucoup hésité, mais je ne regrette absolument pas. C’est un exemple personnel d’engagement. A la SPA de Port-La Nouvelle, on a également recueilli une pie qui était blessée à un œil, on l’a soignée, nourrie. Aujourd’hui, elle ne nous quitte plus, on l’a appelée « Pipote » ! Comme vous le voyez, notre engagement dépasse largement le cadre professionnel.

« Pipote » a été recueillie au refuge et reçoit les bons soins d’Anaëlle Rougé, responsable de la SPA de Port-La Nouvelle.
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