C’est un bien bel été qu’a connu la Région Occitanie, à l’image de l’année dernière. Une saison où les touristes sont venus en grand nombre, faisant de la région la première destination touristique à l’échelon national et la cinquième au niveau européen.
Du côté du secteur tourisme, on peut avoir le sourire même si tout n’a pas été parfait. La présidente de région Carole Delga pouvait s’enthousiasmer : « Après un été 2021 déjà très satisfaisant, la saison estivale 2022 consacre l’Occitanie comme la première destination française et la place dans le top 5 au niveau européen. C’est une très bonne nouvelle pour nos territoires et tous les professionnels qui ont œuvré pour faire de cette saison une réussite. »
De bons résultats qui peuvent s’expliquer en grande partie par le retour de la clientèle internationale, suite aux inquiétudes liées à la Covid. Déjà en 2021, l’Occitanie était la seule région de France avec la Nouvelle-Aquitaine à avoir dépassé son niveau d’avant la crise de 2019. Avec ces bons résultats engrangés en 2021, l’enjeu était de parvenir à fidéliser ces nouvelles clientèles françaises en 2022.
Les principales clientèle étrangères ont répondu présent et notamment (en ordre décroissant, avec en parenthèses l’augmentation de fréquentation par rapport à 2021) : Pays-Bas (+32%), Belgique (+5%), Royaume-Uni (+220%), Allemagne (+22%), Espagne (+28%). Des hausses particulièrement prononcées, notamment pour le Royaume-Uni, qui semble en avoir terminé avec les incertitudes liées au brexit.
Ainsi, la clientèle étrangère et plus précisément européenne a connu un vrai boom économique avec une augmentation de 46% par rapport à l’été dernier, soit 2,6 millions de nuitées étrangères. Elle est également supérieure de 12% par rapport à 2019, année de référence d’avant-crise. Une région Occitanie qui peut en parallèle toujours compter sur l’intérêt des Français, qui ne boudent pas leur plaisir d’y passer leurs vacances.
Littoral et campagne logiquement plébiscités
Cela peut paraître évident, mais encore fallait-il le vérifier par les chiffres. Par rapport à 2021, tous les univers de destinations progressent avec des performances remarquables sur la campagne et le littoral (Canet-Plage, ph. DR) par rapport à l’année de référence 2019 (avec respectivement +27% et +26%).
De même, l’urbain retrouve des couleurs, la fréquentation étant notamment tirée par les villes au riche patrimoine (Albi ou Carcassonne par exemple), ainsi que les métropoles de Montpellier (par sa proximité avec le littoral) ou encore Toulouse qui a vu affluer une forte clientèle espagnole.
Concernant les clientèles françaises extra-régionales, après deux années consécutives de progression, le nombre de nuitées se maintient quasiment par rapport à 2021 (-2%) sur la haute-période estivale, et reste en hausse de 9% depuis le début de l’année et affiche toujours un niveau nettement supérieur à celui de 2019 (+34%) sur l’été et depuis le début de l’année (+32%).
Un fort potentiel d’arrière-saison
C’est une des nouvelles tendances des départs en vacances, les vacances d’ « été » deviennent de plus en plus des vacances d’automne. 42% des Français prendront ainsi leurs congés en septembre, 30% les prendront en octobre et même 31% seront en vacances pendant la Toussaint.
Ce qui laisse présager de bonnes choses en matières de retombées économiques sur ces périodes là, et ainsi encore améliorer les chiffres de cette saison, déjà réussie. A noter cependant que les vacanciers d’automne sont habituellement en séjour pour de courtes périodes, week-ends ou petites semaines.
A noter également que 4 Français sur 10 ne partent pas en vacances. 37% d’entre eux pour des raisons financières, 20% pour des raisons personnelles, 19% avaient prévu de prendre des congés à une autre période de l’année, 18% n’en éprouvaient pas le besoin et 17% à cause du prix du carburant.
Un mois de juillet atypique pour l’Aude
Pour l’instant seuls les chiffres du mois de juillet sont disponibles concernant l’été dans l’Aude. Le mois d’août ne devrait cependant pas être très différent, à l’instar des années précédentes. Ainsi, l’été a demarré plutôt timidement dans notre département, puis de façon significative à partir du 20 juillet. C’est la dernière semaine de juillet qui permet de renouer avec des scores de saison. Le panier moyen est jugé moyen-faible, selon l’ADT.
De même sur l’ensemble du territoire audois, les professionnels du tourisme jugent leur activité en baisse de 61% par rapport à juillet 2021. Plusieurs éléments ont joué favorablement ou défavorablement : parmi eux la première période caniculaire de deux semaines qui a débuté le 11 juillet. Des chaleurs qui ont fait gagner le littoral à de nombreux vacanciers, mais qui ont également incité à rester à l’ombre.
En parallèle, l’embrasement de la Cité après deux ans d’absence et le passage du Tour de France du 17 au 19 juillet ont constitué des mises en lumière exceptionnelles du département et ont attiré de nombreux visiteurs à ces événements. Cependant, du côté de l’hôtellerie-restauration, les professionnels du secteur font particulièrement grise mine.
En effet, notamment dans la restauration, 71% des professionnels déclarent une baisse de leur activité. Seuls 8% constatent une hausse et 21% constatent une stagnation. Le secteur de l’hôtellerie (tous types confondus) se porte cependant un peu mieux, même si 53% des personnes interrogées témoignaient d’une baisse, 29% enregistraient une hausse.
A noter que le camping était en souffrance avec 75% de déçus. En comparaison, 49% des professionnels de l’hôtellerie traditionnelle se plaignaient alors que 38% étaient satisfaits d’une hausse.