Les citadelles du vertige montent toujours la garde sur les hauteurs audoises. Toujours en lice pour intégrer le patrimoine mondial de l’Unesco, ces forteresses attendent patiemment la reconnaissance qui leur est dûe.
La Cité de Carcassonne, le château Aguilar, les quatre châteaux de Lastours, le château de Montségur, le château de Peyrepertuse, le château Puilaurens, le château de Quéribus et enfin, le château de Termes constituent ce qu’on appelle les citadelles du vertige.
Ligne de défense à l’origine issue de la croisade contre les Albigeois, le Couronne de France entend bien asseoir son pouvoir sur un territoire nouvellement conquis. Pour y arriver, est érigée en quelques décennies une série de sites défensifs dominant les vallées, épousant les reliefs accidentés.
A partir de 1258 et la signature du traité de Corbeil, les citadelles serviront de démarcations entre les royaumes de France au nord et d’Aragon au sud. Elles seront dorénavant la frontière fortifiée au sud des Corbières. Le roi Louis IX en profitera pour faire de Carcassonne la clé de voûte de ce système défensif.
Des forteresses âgées de huit siècles
– la Cité de Carcassonne : d’un château comtal, de 52 tours et de deux enceintes intérieures et extérieures. La Cité médiévale de Carcassonne est déjà inscrite, à titre individuel, sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997 pour son histoire architecturale allant de l’Antiquité tardive à sa restauration exemplaire par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Son importance stratégique ne fera que croître depuis le règne de Philippe Auguste.
– le château d’Aguilar : surplombant la commune de Tuchan, blotti entre Hautes-Corbières et mer Méditerranée, au cœur du Pays Cathare, il émerge à 296 mètres d’altitude, cette forteresse offrait à l’époque, un point de vue idéal pour surveiller les rares passages dans les Corbières. Il permet d’observer la diversité des paysages allant de la plaine viticole de Tuchan à la majestueuse barre montagneuse du Tauch.
– les quatre châteaux de Lastours : un dispositif constitué de Cabaret, Tour Régine, Surdespine et Quertinheux, les quatre châteaux de Lastours s’élèvent ainsi entre 260 et 285 mètres d’altitude sur les premiers contreforts de la Montagne Noire. Aujourd’hui envahies par la végétation, elles sont toujours les vigies qui veillent sur les environs.
– le château de Montségur : forteresse ariégeoise, Montségur culmine à plus de 1200 mètres d’altitude sur son piton rocheux. C’est le site le plus haut perché des citadelles du vertige. De part sa position dominante, cette forteresse royale offre notamment un panorama exceptionnel sur la Montagne Noire.
– le château de Peyrepertuse : on redescend un tout petit peu avec le château de Peyrepertuse qui se situe quant-à-lui à près de 800 mètres d’altitude, il épouse littéralement les lignes de la crête calcaire du Roc Sant-Jordi. Difficilement soupçonnable de loin, il est considéré comme le monument le plus spectaculaire en Pays Cathare, le château de Peyrepertuse est réputé pour son spectacle de fauconnerie.
– le château de Puylaurens : à 700 mètres d’altitude, le château de Puilaurens est situé au-dessus des forêts ondulantes de la vallée de la Boulzane. Classé site d’exception Pays Cathare, cette forteresse est la plus verdoyante du Pays Cathare et la mieux conservée de la région !
– le château de Quéribus : perchée sur un roc battu par les vents à 728 mètres d’altitude, le château de Quéribus, veille depuis des siècles sur le Grau de Maury et la plaine du Roussillon jusqu’à la Méditerranée. Située en Pays Cathare, cette forteresse est l’une des plus représentatives du Moyen-Âge avec la précision de ses plans et son architecture.
– le château de Termes : première à entrer dans le domaine royal en 1210, le château de Termes s’entoure d’un paysage sauvage et splendide, sillonné de sentiers et bordé par deux gorges encaissées. Cette forteresse Pays Cathare était à l’époque, l’une des plus puissantes du Languedoc. Elle en garde d’ailleurs des vestiges uniques : sa muraille, sa barbacane et ses archères.
Pour intégrer le patrimoine mondial de l’Unesco
Plusieurs critères sont énoncés sur le site officiel. Dans leur quête pour intégrer le patrimoine mondial de l’Unesco (la procédure est entoujours en cours), on se rend alors compte que les citadelles du vertige en remplissent plusieurs. Les critères de sélections sont dix au total, il faut pour cela :
– représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ;
– témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;
– apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;
– offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine ;
– être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d’une culture (ou de cultures), ou de l’interaction humaine avec l’environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l’impact d’une mutation irréversible ;
– être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d’autres critères) ;
– représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles ;
– être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ;
– être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ;
– contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.