La sécheresse frappe déjà une grande partie de notre pays avant même le début de l’été. Quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d’eau alors que les agriculteurs assurent que la période actuelle aura un réel impact sur les cultures.
Christina Lambert présidente de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, déclarait à l’AFP : « Aucune région n’est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j’étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d’irriguer vont s’en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques ».
Le ministère de l’Agriculture abondait également en ce sens : « Les cultures d’hiver, comme le blé ou l’orge, qui sont aujourd’hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements », indique-t-on rue de Varenne.
Déficit pluviométrique de 35% sur ce mois d’avril
« Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s’il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes. »
Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre de recherche Mayane : « ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été. »
Ainsi, pour parer à ce phénomène, quinze départements ont été placés en situation de restrictions. A noter que l’Aude est plutôt bien lotie à ce niveau-là, ayant même bénéficié de pluies légèrement supérieures à la normale. Mais pour le reste du pays, la situation reste difficile avec un déficit global de 35% de pluviométrie en avril.
(Ph. DR)