Il n’aura pas échappé aux Narbonnais un phénomène qui semble s’amplifier : la présence constante des mouettes et autres gabians (goélands).
Avec une nuisance notamment sonore en prime.
Plus que jamais l’expression «à vol d’oiseau» a pris tout son sens du côté de Narbonne qui finalement n’est qu’à une petite douzaine de kilomètres de la Méditerranée. Un adage dit que, lorsqu’on entend les goélands en ville, c’est que la météo du littoral doit être capricieuse. Un bon vieux vent marin, «pégous» comme on dit par ici. Pourtant, depuis quelques années, mouettes et goélands n’ont pas attendu un phénomène météo pour prendre leurs quartiers sur les bords de la Robine et fuir le vents et les embruns. Ces oiseaux marins, parfois impressionnants par leur envergure, ont pris l’habitude de venir nicher sur les toits narbonnais, fouiller dans les poubelles et s’en prendre aux autres oiseaux commes les pigeons ou les étourneaux.
«Un autre site pour perpétuer l’espèce»
Est-ce un comportement normal ou encore un de des effets néfastes de la mainmise de l’homme sur la nature ? Pascal Hacquebart, océanologue normand, a les réponses à cette questions et aux autres à propos de cette invasion en plein centres urbain. «Les goélands, sont des animaux qui ont besoin de grands espaces pour établir leur nid. Pour se prémunir des prédateurs habituels et les voir arriver de loin, ils ont besoin d’un espace dégagé. Mais également un point d’eau assez proche, permettant de se nourrir sans trop se fatiguer. Si ces colonies, qui comptent parfois plusieurs milliers d’individus se font chasser par les hommes, mais aussi par d’autres prédateurs, il faut bien se reporter sur un autre site pour perpétuer l’espèce», explique-t-il.
Pascal Hacquebart estime que la «colonisation» de la ville par ces oiseaux est avant tout «opportuniste».
Il étaye son raisonnement : «Les oiseaux y trouvent des endroits où nicher, avec quasiment aucun prédateur naturel. De plus, la gestion des déchets par une commune est également un facteur important. Ayant un régime omnivore, il n’hésitera pas à aller fouiller les poubelles par exemple. Ce sont des animaux intelligents et observateurs. Une fois le message passé qu’il est « facile de nicher et de manger sans trop d’effort ici », la population augmente.»
«La ville n’est pas le meilleur endroit»
Selon l’océanologue, l’homme est en grande partie responsable de ce phénomène. Il peut pester contre les nuisances sonores et la prolifération des vols de mouettes et goélands : le mal est fait. «Il y a de moins en moins de terrain naturel. En bord de mer, désormais, il y a des constructions, les espaces sont aménagés. Les oiseaux ne s’y retrouvent plus. Pour s’installer, un couple a besoin de réunir plusieurs critères.
La protection possible du nid grâce à un endroit avec une vue plate et dégagée pour une bonne isolation des prédateurs et évidemment, il faut qu’il y ait de quoi manger à proximité.
Et de conclure, comme le ferait un avocat de la défense : «Il faut bien comprendre que la ville n’est pas le meilleur endroit pour eux, c’est juste qu’ils n’ont pas d’autre alternative en milieu naturel. Le jour où ils trouveront mieux ailleurs, ils partiront d’eux-mêmes.Mais pas avant !»
Le message est passé. Mais, malheureusement, on sait que l’homme est sourd aux avertissements et a la fâcheuse habitude de se réveiller trop tard.