Cette fois, c’est véritablement un « ovni » que nous découvrons dans cette rubrique. Arnaud Cornet, ou Manikéo de son nom d’artiste, est un véritable touche-à-tout qui s’est spécialisé dans le milieu du divertissement et de la conception artistique, à travers sa société Rayon de Lune. Un CV long comme le bras pour celui qui peut se targuer d’avoir plusieurs cordes à son arc. Et c’est un euphémisme.
Fiche technique :
Nom / prénom, âge :
Cornet Arnaud, 47 ans.
Entreprise/secteur d’activités :
Rayon de lune, société EURL, créée en 2007 à Evry, en région parisienne, avant de m’installer dans le sud d’abord près de Narbonne, puis entre Narbonne et Carcassonne, depuis cinq ans environ. Je travaille pour des clients divers et variés, grands comptes, PME, associations, indépendants.
Prestations de services : graphisme, audiovisuel, photographie, création publicitaire, événementiel, créations internet, conception et rédaction, gamification, créations VR et AR.
Créations originales : jeux, lieux, livres, films, événements, sites internet, photos et illustrations, musiques et danses, accompagnements et formations.
Pouvez-vous résumer votre parcours professionnel ?
Après un bac littéraire et un BTS de graphiste publicitaire, je fais des stages et mes premiers emplois en 1995-1997, dans des agences de publicité de renom (CLM BBDO, DMB&B…) ainsi que des sociétés de productions audiovisuelles (AB Productions), car mon coeur balance entre la création publicitaire et la création audiovisuelle.
C’est sans compter l’arrivée d’un nouveau coup de coeur dans ce triangle amoureux. En effet, je rejoins deux amis dans la création d’une entreprise, HTMi Services, consacrée à la conception de sites internet, nous sommes en 1997.
C’est ainsi, que nous développons des sites pour des entreprises, mais aussi, nos propres éditions, en créant dès fin 1997 et jusqu’à 2002, le premier site communautaire francophone consacré aux jeunes, au monde de la fête et du divertissement : fetard.com.
Ce site aura plusieurs versions et des déclinaisons, en site de rencontre par exemple amesoeur.com, et ce trois ans avant Meetic et six ans avant Facebook. Le site, qui organisait de plus en plus d’événements pour ces membres, se transforma en association de loisirs à partir de 2002, et en s’appelant Mixity Club.
Très sollicité par d’autres entreprises, je travaille en parallèle de mes projets d’éditions internet, comme free-lance ou comme salarié, d’abord pour l’agence interactive, Brocélia en 1999, en tant que directeur artistique web, puis pour la société Oréfi, en 2000, pour le lancement de la marque vente-privée.com, dans l’équipe de conception originelle. HTMi ne survécut pas à des différences de points de vue entre associés.
Je créé ma seconde entreprise, en 2003, dépendant de la maison des artistes, sous le nom de mon pseudo artistique Manikéo. Je propose mes services de créations en free-lance et me consacre à des projets plus artistiques. Pour compléter mes compétences, je me forme à la force de vente, par une formation en alternance, chez Carrefour, au rayon multimédia.
J’auto-produis et réalise mon premier court-métrage Hot Line ! en 2005 pour m’entraîner à l’écriture, au tournage et au montage de films. En parallèle, je participe à des court-métrages comme assistant régie, assistant mise-en-scène et/ou cadreur, pour mieux appréhender les tournages.
Après avoir rédigé quelques nouvelles, je concrétise en faisant éditer en 2005 Ouroboros, aux éditions Amalthée, un conte philosophique alchimique et humoristique, réédité en 2016 par ma société Rayon de Lune. Livre que j’ai adapté en scénario de court-métrage et que je compte réaliser en animation, prochainement.
En 2004, après la création de jeux de murder parties pour nos membres de l’association, j’invente un concept de jeu grandeur nature, que j’essaye de monter à Paris, mais que je n’arrive pas à concrétiser à ce moment-là (malgré des contacts chez Disney, Parc Asterix et la tête dans les nuages…) et que je mets de côté, c’est le type de jeux, qu’on appellera dès 2015 une chasse au trésor, un jeu d’énigmes ou plus précisément un escape game.
En 2006, Je participe à la création d’un spectacle Ma poupée gonflante de Guillaume Larbi, pour qui je créé l’univers visuel du spectacle ainsi que le décor. J’écris les paroles de la chanson éponyme. Je réaliserai plus tard (2010) un clip en animations mixtes, stop motion, incrustation 2D et puppets.
En 2007 je monte un concept store avec l’un de mes anciens associés d’HTMi, Le Cocon Digital qui était situé dans le 12ème arrondissement de Paris, jusqu’en 2008 et consacré au bien-être et à la technologie. Olivier Le Borgne s’occupe de la partie boutique réelle, boutique en ligne et émission de télé shopping, moi, je m’occupe de l’arrière boutique.
J’invente et fabrique une salle unique : L’évasion sensorielle, expérience immersive, cinéma 4D, dédiée à la relaxation et aux cinq sens. En parallèle, je travaillais comme agent de sécurité de nuit, pendant deux ans, pour payer le crédit pris pour monter mon espace dans la boutique. Je me consacre à la boutique la journée et mes jours de repos.
En 2010, je réalise plusieurs films institutionnels, des promo web, des clips musicaux et participe également à deux court-métrages en tant que premier assistant réalisateur : un film en 3D relief de Jean-Marc Minéo : À la vie à la mort pour Orange, et Infidélités sanglantes d’Olivier Le Borgne et Élodie Atlan.
En 2011, passionné par la Bachata, que j’ai découvert en République dominicaine, en 2004, je créé une web TV Buena Fiesta TV, consacrée aux danses, aux soirées et aux musiques latino-afro-caribéennes. En plus d’un an, je travaille à la communication de la plupart des événements parisiens et je rencontre les principaux acteurs nationaux et internationaux. Je participe à la communication du plus ancien et plus gros événement français afro-latino, le Paris Bachata Festival, pendant cinq ans.
Après quatre ans de gestation, je sors en 2016, le moyen métrage Contretemps à Paris, une comédie romantique que j’ai écrite, produite, réalisée et montée et qui se déroule dans l’univers des soirées bachata en région parisienne. Je m’occupe de la promo, puis j’édite une version SVOD, puis un DVD.
En 2017, je lance une soirée dansante latine à Evry, la Bachat’Addict qui rassemble environ 250 personnes tous les mercredis soirs. En plus de la communication, j’organise/anime comme professeur de danse et comme DJ. Cette soirée dure un an, avant que je ne déménage dans le sud.
Arrivé à Narbonne, je lance mon second concept store, Le Modulo Room qui regroupe plusieurs activités. Une salle de nano-drones, dans une petite volière indoor pour s’entraîner à piloter, un concept de shooting photos à partir de trampoline, des cours pour faire du stop motion, un casque pour découvrir la réalité virtuelle, entre autres… Cette aventure ne dure que quelques mois malheureusement.
Dans la foulée de la boutique, je lance une web TV locale, pour présenter les activités artistiques, touristiques, commerciales et artisanales de la région de Narbonne, Le Narbonnaute. Le projet dure un an environ et est en pause actuellement.
À partir de septembre 2017, je co-produis, écris, et réalise les premiers tournages du court-métrage Héritage avec Tonya Kinzinger et Satya Oblette, dans des rôles de fiction. Le film devient un documentaire long-métrage, sans la partie fiction et en donnant la parole aux acteurs locaux de la protection de la nature et de l’économie circulaire entre Narbonne-plage et Carcassonne. L’Écho-citoyen sort en juin 2018, pour la Semaine Européenne du Développement Durable organisée par la ville de Narbonne.
En quatre ans, je travaille régulièrement avec l’association Aude Nature, pour qui je fais des vidéos, le site internet, je refais leur logo et leur charte graphique, et je fais la mise en page de deux livres ornithologiques. J’ai également proposé mes services à d’autres sociétés de la région. Je me suis inscrit au Club 100 de Narbonne, où j’y ai rencontré des entrepreneurs sympas.
Fin 2018, début 2019, je conceptualise une animation / jeu d’escape game pour un restaurant à Toulouse. J’invente un scénario dédié, je co-scénarise le gameplay et les énigmes et je créé un prototype de l’accessoire, qui est le plateau de jeu principal : un cube « mystérieux ».
Fin avril 2019, je termine l’écriture de mon nouveau roman, Ataraxia, la quête des médiateurs. En mai 2019, je lance un crowdfunding pour pré-vendre les exemplaires imprimés du livre. Le livre sort en local dans quelques librairies et également sur Amazon en juin 2019. Je sors également une version e-book. J’édite mon livre, je créé mes outils de promotion, je réalise une bande annonce, des flyers, bandeaux web, je tiens des stands sur des marchés du livre, je développe mon site Internet et gère mes réseaux sociaux.
En février 2020, je prépare un nouveau jeu de type escape game et en parallèle une alternative nomade. De plus, je réfléchissais à une version en ligne, mais ne pensais pas que les gens étaient prêts à jouer sur internet. En mars 2020, au moment de lancer mon animation auprès des campings, hôtels et restaurants de la région, la crise sanitaire est arrivée, et comme beaucoup, je me suis retrouvé bloqué.
Lorsque j’ai vu l’engouement des expériences en visioconférence, je me suis dit : c’est le moment, et j’ai finalement adapté mon jeu en visioconférence dans un espace dédié chez moi. Pour Le secret de l’alchimiste, j’ai créé un scénario original, des énigmes, un vrai décor, une installation technique comme une mini régie TV et streaming. Et j’ai fait l’animateur / game master.
Actuellement, je continue le travail sur l’adaptation de mon livre Ouroboros, sur une version court-métrage en animations mixtes, pour laquelle je me forme au stop motion, à l’animation 2D et 3D. Je cherche des financements. Je travaille également sur l’adaptation de mon second livre, en long métrage de fiction, dont le scénario est prêt et pour lequel je cherche à la fois des financements et une société de production de renom. J’ai également commencé l’écriture du scénario adapté de mon jeu d’escape game, pour en faire un long métrage fantastique.
En 2021, j’ai relancé un projet initié en 2018, Souvenirs augmentés. Un site internet dont le concept est la création et la vente de services et d’objets dans le but de matérialiser un souvenir et d’en amplifier sa valeur émotionnelle. Pour cela, je propose d’augmenter un objet inanimé (carte postale, tableau, photo…), en lui associant de l’interactivité, de l’animation, de la vidéo, du son, des informations, grâce à des QR codes ou à la réalité augmentée. Le lien du site : www.souvenirsaugmentes.com
Avez-vous rencontré des difficultés dans votre parcours de porteur de projet ?
C’est une évidence. Tous mes projets ont été compliqués à monter. Je me souviens même que lorsque je proposais nos services de création de sites internet en 1997, on me répondait souvent que l’Internet en France ne marcherait jamais, car on avait le Minitel…
Je suis motivé par des idées, qui me semblent pertinentes. Mais il est souvent très difficile de convaincre quelqu’un sans pouvoir lui donner des comparaisons déjà existantes. Que ce soit pour mes éditions Internet, pour mes projets artistiques ou de divertissements, il faut réussir à tenir bon, le temps que le marché arrive à maturité.
Avez-vous bénéficié d’aide ou de soutien pour mener à bien tous ces projets ?
Oui, quelques crowdfunding (financement participatif sur internet, ndlr), pour mon film et mon livre. Des réseaux locaux, comme Films en Essonne ou le Club 100 à Narbonne.
Comment vivez-vous votre statut de chef d’entreprise touche-à-tout ?
Depuis 25 ans, je prends beaucoup de plaisir à créer et à découvrir. J’aime autant la tranquillité et la solitude que la création artistique peut demander en termes de réflexion et de concentration, que la mise en action et le management d’une équipe.
Pareillement avec la mise en oeuvre d’un projet plus fédérateur ou que la partie marketing, commerciale et vente de ces produits ou prestations de services. La difficulté pour un pluridisciplinaire, un multipotentiel, un slasheur tel que je suis, est de passer d’un état d’esprit à l’autre dans la même journée !
Actuellement gérant de société et non auto-entrepreneur, je garde ce statut d’EURL dans l’objectif de pouvoir continuer à scaler mon business et donc, d’avoir le statut le plus adapté pour embaucher prochainement. En tout cas, être entrepreneur est pour moi, la garantie d’une indépendance, d’une liberté et d’une créativité que je recherche avant tout.
Auriez-vous des conseils à donner à un jeune entrepreneur ?
Ne faites pas comme moi ! Spécialisez-vous dans un domaine, afin que l’on identifie clairement ce que vous savez faire et ce que vous proposez.
Quels sont vos projets/perspectives à moyen/long terme ?
Développer ma marque Souvenirs augmentés et les prestations de services et produits qui pourront en découler. Continuer mes recherches de sociétés de productions de long-métrages, afin de réaliser bientôt, je l’espère, mon premier long-métrage cinéma. Continuer à produire moi-même mes courts-métrages, terminer d’écrire mon nouveau roman et créer de nouveaux jeux.